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Et si les médias francophones tenaient tête à Elon ?


Le vaudeville twitterien a continué tout le weekend. Bannis, puis remis en ligne une série de journalistes ont commencé une bronca sur le réseau social.
A cette première salve le pdg de l'oiseau bleu a répondu par une mesure plus ferme et unilatérale de censure de certains sites sur Twitter.
Une décision qui a fait débat et pose question, pour tout le monde, mais à plus forte raison pour les médias francophones, à l'aube du Digital Services Act européen
Se laisser dicter la conduite par Elon? Non merci?



Se laisser dicter la conduite par Elon? Non merci?

via Lexicart
via Lexicart
Allez je pose ma réflexion du jour de manière propre pour les lecteurs d'Ecranmobile.fr, qui pensent parfois mieux que moi et pourraient relayer, étoffer, enrichir ma réflexion.

Les annonces de Musk sont toutes plus flippantes les unes que les autres sur un réseau qui a à son palmarès, quand même, d'avoir porté ou amplifié plusieurs révolutions majeures de ces dernières années: de la place Tahrir et des printemps arabes ou aux plus récentes résistances de Hong Kong.

 

Résumé d'un week-end en forme de soap opera digital

Résumé caustique : un milliardaire  qui a déjà décidé tout seul de réinstaller sur son réseau le compte d'un président connu pour avoir promu un nombre inquiétant de fake news et investigué en ce moment pour son rôle dans les événements du Capitole, choisit de censurer le cross link entre twitter et d'autres sites de son choix (dont toutes les instances de mastodon) parce qu'une tête de pioche y a déporté son service de tracking des trajets du Jet privé d' Elon. Tracking des données de vol du jet privé, basé sur des données publiques pourtant bien connues des fact checkers.
 

Cette décision interpelle. Surtout quand, dans le même élan de vexation, il bannit consécutivement, des journalistes qui reliaient leur twit avec le nouvel endroit où aller chercher l'information sur les déplacements de Musk, puis prend ce prétexte pour interdire directement aux utilisateurs de déposer sur twitter des liens vers certains sites dont Mastodon, mais aussi Instagram, facebook, postr...

Une séquence que je résume ici en quelques moments-clés.
  (Entretien lunaire entre les journalistes du Washington Post et Elon Musk ) : 

Elon Musk: You doxx, you get suspended, end of story, that’s it.

Elon Musk : “Oui. Je suis sûr que tous ceux qui ont été victimes de doxxing seront d’accord pour dire que montrer des informations en temps réel sur l’emplacement de quelqu’un est inapproprié, et je pense que tous les participants à cet appel [ce twitter Space] n’aimeraient pas que cela leur soit fait, et il n’y aura plus de distinction à l’avenir entre les journalistes et les gens ordinaires. Tout le monde sera traité de la même manière. Vous n’êtes pas spécial parce que vous êtes journaliste, vous êtes juste un utilisateur de twitter- vous êtes un citoyen. Donc, pas de traitement spécial. Vous doxxez, vous êtes suspendu, fin de l’histoire. Et…
Notopoulos : Elon, est-ce que…
Elon Musk : Et l’évasion d’interdiction, en essayant de jouer au petit malin à ce sujet, comme “oh, j’ai posté un lien vers les informations en temps réel”, c’est évidemment simplement essayer d’éluder le sens de l’interdiction, ce n’est pas différent de copier / coller un lien que de montrer réellement les informations en temps réel.
Notopoulos : Donc quand vous dites, poster un lien vers l’information, certaines des personnes comme Drew [Harwell] et Ryan Mac du New York Times qui ont été bannis, faisaient des reportages dans le cadre de leurs activités journalistiques normales. Vous considérez qu’il s’agit d’une tentative délicate de contourner l’interdiction ?
Elon Musk : Vous montrez le lien vers les informations en temps réel, c’est une tentative de contournement de l’interdiction. C’est évident.

Vraiment je veux bien croire que la façon de penser si particulière Musk, rende impensable au milliardaire qu'il soit seul à s'inquièter pour la vie privée de sa famille à l'heure de prendre son avion personnel dans l'espace public. Mais je me souviens aussi que c'est bien le même Musk qui va également proposer (se dit-il par les indiscrétions des insiders) que par défaut les twits gratuits soient géolocalisés ouverts… Donc traqués en permanence sauf peut-être en payant Twitter Blue. Et le même qui chaque jour nous tient en haleine médiatique (comm gratos pas plus futée qu'un tracking d'avion pour se faire mousser) sur chacune de ses nouvelles idées.

Je grince des dents cependant quand il devient celui qui fait des journalistes des “simples” twittos uniquement mus par la volonté de faire les malins ou sbires mercantiles chargés de faire de la publicité activiste pour d'autres réseaux. 

Peu après cet épisode “scrogneugneu, je fais du boudin”, le milliardaire décide officiellement - et à nouveau unilatéralement - de changer les règles de Twitter concernant la “promotion” de plateformes concurrentes sur Twitter.

En partant de son inquiétude à constater que le tracking de son jet continue sur d’autres plateformes et son angoisse sans doute grimpante de voir de plus en plus d'appels à l’exode vers #joinmastodon ; il change seul les conditions d'usage d'un réseau social à plus de 320 millions d'utilisateurs. 

Partager un lien vers son profil Instagram, ou une publication Facebook, exposait dimanche 19/12  l’utilisateur de Twitter à une suspension de son compte sans recours possible.

 

Du "Ragequit" à la décision commerciale impactante

le thread disparu
le thread disparu
Peu importe que la mention soit dans son fil, dans sa bio, la sanction aurait dû tomber, avec des critères de décision assez peu clairs : « si des violations à la règle restent un acte isolé ou une première infraction, nous pourrons prendre un certain nombre de mesures allant de la suppression d’un ou plusieurs tweets jusqu’au verrouillage temporaire de compte(s) », expliquait le compte Twitter Support.

Mais les contrevenants du dimanche étaient prévenus : « Toute récidive entraînera une suspension permanente ».

Cette annonce, avec pages de conditions générales en ligne et tout, sera pourtant de courte durée : annoncées dimanche 19/12 (heure de Paris), de fait elles disparaissent en fin de journée. 

Dimanche soir Musk s'excuse d’avoir édicté unilatéralement cette nouvelle règle sans consulter d'abord les utilisateurs, comme il en a pris l'habitude depuis début décembre : par un sondage en ligne via son compte perso sur Twitter.
Dans l'attente de la décision du sondage, toutes les mentions à la décision précitée, ainsi que les pages dédiées à ces nouvelles règles sont effacées. Maladresse par rapport à sa ligne de conduite ou, en  évoquant la possibilité de trier “a priori” les messages postés sur sa plateforme Musk a-t-il pris le risque inconsidéré de se voir tenu pour responsable de ce qui y est distribué.

En sélectionnant les liens avant publication, en exerçant un "droit de passage" sur le contenu il prend le risque que la justice le considère comme un patron de média.

De fournisseur de tuyau il deviendrait éditeur, ou publisher en anglais, ce qu’il laisse d'ailleurs sous entendre malencontreusement dans une de ses explications du weekend :
  Ce nouveau statut le rendrait éditeur responsable des twits publiés par les membres du réseau twitter aux yeux du régulateur européen et américain.

C'est donc un jeu dangereux qui se règle en un coup de cuillère à “poll” en ce moment.
A tel point que j'en viens à me demander s'il n'est pas en train de viser le "too big to fail" qui obligerait les banques qui ont prêté 12 milliards à Musk pour le rachat (forcé) de twitter  à renflouer les créances de Twitter pour ne pas perdre une partie conséquente des  13 milliards de dollars prêtés à Musk lors de la vente de Twitter.

L’ensemble de la phase est effrayante. Notamment pour la liberté d'expression.

Reste que virer des journalistes pour avoir fait un taf de reportage via Twitter (même mauvais) est un comble pour la libre expression au nouveau royaume de celui qui a décidé de s'en faire le chantre lors du rachat. 

[NDLR : d'autant que à J+7 après l'esclandre, certains des journalistes ne sont toujours pas réhabilités  tandis que dans le même temps des comptes QAnon ont pu acheter leur checkmark de la même couleur que les journalistes historiques sur le réseau]

Parce que même si il n’est mû que par la philanthropie ou la gestion en bon père de famille : ce n’est pas la liberté, ni sa garantie… Et démontre que remettre autant de pouvoir de censeur dans les mains de quelques personnalités ou quelques géants ne m’apparait pas forcément sain pour l’écosystème médiatique.

En résumé un despotisme, même éclairé, ce n’est pas une démocratie. En France on le sait depuis plus de 200 ans.

 

Je pose donc un concept, parce que je suis un poseur de concepts

Pourquoi les médias francophones (je pense publics parce que ça me semble l'ADN d'un service public de montrer la voie en cette matière, mais on pourrait dire privé aussi, quand il est question de défendre une certaine vision de la libre expression sur les réseaux sociaux) ne se réapproprieraient pas leur pouvoir de décision au moment de “microbloguer”, -puisque c’est le premier nom donné historiquement aux publications sur twitter en 144 puis 288 caractères ?

J’ai connaissance de l’économie des médias, et de l’éthique qu’il y a en tant que journaliste à, bien sûr, essayer de porter l’information là où, sinon, le réel coexiste avec l’élucubration et la désinformation.

Se retirer de Twitter me semble, à ce titre, une très mauvaise idée éthique et économique, en l’état actuel de l’histoire. Et une décision qui ne peut se prendre à la légère pour les médias. Pour les individus qui, eux, font bien ce qu’ils veulent de leur pouvoir de choisir (appel du pied), la question est plus facile à trancher. 

 

Une instance Mastodon de l'audiovisuel français?

Par contre, serait-il très onéreux, pendant les errements de Twitter de créer, ensemble entre plusieurs médias, une instance mastodon genre “microblogmediasfrancophones.org” (ouais je suis nul en noms)?

Ils mettraient en place, pendant une période troublée pour Twitter, le logiciel de micro blogging open source sur un cloud souverain, avec sécurisation de l'ANSSI. Le tout garanti Made in France ou made in francophonie, si on veut élargir la sphère d'influence.

Lors de l’AG constituante, les premiers acteurs impliqués définiraient, ensemble, une charte à la fois de principes et de valeurs à respecter en tant qu'hébergé sur ladite plateforme, mais aussi une série de règles qui définiraient les conditions pour pouvoir postuler à y créer un compte. Le logiciel libre Mastodon permet ce genre de mise en place avec conditions.

Les cofondateurs de l'instance dédieraient ensuite une petite équipe cross-médias chargés simplement de vérifier le respect des critères de la constituante.

Et si on peut penser que je plane comme le jet d'Elon arrivant sur un aérodrome privé, c'est que la mesure n'est pas encore prise de la naissante force de traction de Mastodon. Et du "risque"qu'il y a à laisser des tiers prendre ce rôle de "plateforme de rassemblement". Pour illustrer ce risque de nouvelle dépossession, on peut citer par exemple de Mediastodon, serveur qui cherche à attirer les médias, mais dont on peine à lire clairement la paternité (ce qui ne permet pas d'identifier facilement qui est derrière la mise en place de l'instance , il faut déjà creuser pour comprendre qu'il s'agit d'une initiative privée menée par une société de production déjà derrière "Journodon". Notons que je ne critique pas le principe, j'ai le même, mais qu'il me semble important que la paternité du serveur reste aux mains de ceux qui y habitent. 


Ainsi pour créer ton compte sur l’instance “microblogmediasfrancophones.org” on pourrait imaginer qu'il faudrait correspondre aux critères établis. On peut songer à des critères du type : être professionnel dans un média francophone participant, avoir signé une charte liée aux métiers des médias, à s’abstenir de diffuser des infox ou à les débunker si certaines infos s’avèrent erronées après coup... Et tout critère que la constituante déciderait de s’appliquer à elle-même.
 
la page de présentation de Mediastodon
la page de présentation de Mediastodon

Une plateforme d'infos sourcées, vérifiées, devenant un label de qualité des comptes hébergés

Je me dis qu’en quelques semaines le grand public disposerait d'un label de qualité porté par les conditions d'accès à la plateforme : des professionnels des médias, une instance pré-factcheckée à la source, un espace où évolueraient tous les médias francophones certifiés (sites et personnels). Et  pas des comptes qui comme le propose désormais twitter, qui auront payé les 8€ d’Elon, ou qui seront affublés de la certification en orange, non en gris, ou en la couleur qu'il décidera la semaine prochaine, on ne sait plus Elon change chaque matin…

Les questions légales liées à la mise en place d'un serveur mastodon par les médias francophones et dédié aux médias francophones ne me semblent pas plus insurmontable que  n'importe quel autre site que lesdits médias montent chaque jour.


Les médias francophones démontreraient surtout à Elon Musk, dans la droite ligne des propos de Thierry Breton, que le web européen francophone c’est le respect de certains principes dont la république s’est toujours fait le chantre: la liberté de la presse ne se conditionne pas à des humeurs, qu’un média ne se laisse pas dicter sa libre expression par caprice. Dérives contre lesquelles l'ensemble des acteurs hexagonaux se sont prémunis rapidement. Et par conséquent rappeler à Elon Musk que le service Twitter n’est pas une nécessité à part entière pour les titres de presse et les télévisions, mais un véhicule d'opportunité, utile pour lesdits médias,  pour leur permettre de toucher des lecteurs ou spectateurs qu’ils ont envie ou besoin d’informer. Mais en redevenant maîtres par défaut, du micro contenu qui y est distribué par eux.

Ainsi chaque média pourrait par ailleurs décider de “crossposter” chez Elon, le même texte que sur l’instance “microblogmediasfrancophones.org” . Tant que chaque média décide en son âme et conscience de le faire. Et si Musk va trop loin en terme de censure, en terme de sélection de parole ou si son réseau devient un far west non modéré, non régulé: la plateforme des médias francophone peut retirer la prise de la distribution crosspostée. Le micro blogging du média lui, continue d'exister. Ailleurs. Sans Twitter.

En patron d’entreprise, charge serait alors à Musk, ensuite, de trouver de nouvelles manières de rentabiliser son achat que le “quoi de neuf?” qui est encore aujourd’hui la baseline incitative à nous y faire tous publier.

Et non aux médias francophones de s'adapter à ses caprices.

La valeur de twitter, les mouvements d'humeur #joinmastodon des journalistes ce weekend l'ont prouvé, vient aussi des décryptages en temps réel qu'on trouve sur Twitter. Or ces décryptages sont souvent le fait des professionnels des médias (en plus d'une horde de désinformateurs et de citoyens reporters efficaces) . 

Si Musk ne trouve pas la formule pour faire rester ou revenir les médias et est contraint à fermer boutique.... Nous serions marris pour lui, mais ca n'impacterait pas la capacité des médias de l'hexagone à microinformer partout d'où ensuite viendra la relève post twitter. 
   

Un camp de base pour la "french press"

Pour réussir ce pari, il me semble que l’existence d’une instance “microblogmediasfrancophones.org” avec ses règles de modération, sa charte, sa responsabilité individuelle des profils qui y postent, la nature de ceux autorisés à y exister ou à l'intégrer est une condition nécessaire.

Parce que cette instance deviendrait une sorte de label “franco press” du microblogging comme il existe un label “french tech” pour les produits technologiques.

Le plus difficile sera sans doute d’expliquer concomitamment, aux différents médias, que le “microblogmediasfrancophones.org” sur Mastodon en fait c’est juste un grand portail, une sorte de rue numérique où chaque média aurait sa maison, chaque journaliste qui le désire son petit espace de discussion et où on pourrait condenser l'intérêt de toutes les personnes qui veulent de la news certifiée.

Mais surtout qu'il s'agit d'un grand portail qui (comme jadis le RSS) offrirait la possibilité d’être exporté partout, dans plein de fils, du récent Hive à Tumblr en passant par le futur BlueSky de Jack Dorsey ou ...Twitter, ou tous les "villages" d’autres instances de Mastodon dans le monde (on appelle ça le fediverse, chaque rue est interconnecté pour faire une grande ville de réseau social, la rue de l'info diffuserait largement dans toute cette cité). 

Faire comprendre aux médias francophones qu'exister depuis la même instance dans le fediverse de Mastodon ce n’est pas que un dialogue de geeks, c'est une geste symbolique fort. Et qu’il est vraiment important de se positionner sur le sujet MAINTENANT (du moins c’est mon credo) pour se fédérer sur une base de valeurs et de critères de publication communes qui peuvent s’imposer sans l’aide d’un milliardaire.

Une plateforme de qualité garantie par son nom qui n'empêcherait pas, par ailleurs, que chaque média évalue en plus, individuellement, la possibilité de nouer des partenariats commerciaux avec le média d'Elon Musk, ou de n'importe quel autre service qui émergera de ses décombres.

Mais qui permettrait aussi à certains titres de simplement continuer à cheminer dans leur village de microblogging d'info, si ils n'éprouvent pas l'envie de se retrouver sur une platforme Musk-ienne qui prendrait, par exemple, une coloration politique conservatrice.


Redevenir, à commencer par twitter, maître des règles régissant la diffusion du contenu journalistique en 288 à 500 caractères et de l’endroit où les médias décident de les publier, par accord bilatéral non contraint.

Reposer des règles européennes, française sur la distribution via les réseaux sociaux

En somme à l’heure des grandes manoeuvres post récession qui interviendront à n'en pas douter dans les GAFAM : rappeler très en amont de la curée quelques principes  intransigeants :

Nous décidons ce qui est légitime d’être posté sur internet.
Nous décidons qui est “certifié” ou pas.
Nous décidons seuls des critères d’accès à notre label de qualité et à notre plateforme de publication. 
Nous nous conformons au droit français, belge, suisse... ainsi qu'aux règles européennes de droit quant à la protection des données et des services numériques.


Même pour ce qui concerne un épiphénomène comme le microblogging.

NDLR : Je t’entends, petit troll… Tu t'inquiétes d'un monopole des médias sur l'info dans mastodon ou de  la protection des lanceurs d'alertes si pour entrer sur la plateforme il faut d'abord montrer patte blanche à une asso de médias. Sache que comme chacun peux tout à fait aller s'insrire sur une plateforme /instance de lanceurs d’alerte, avec ses règles d'accès propres et sa sécurité spécifique, pour aller y lancer des alertes anonymes sans être immédiatement pistable par les modos de la plateforme des médias , mais quand même interpeler des comptes médias hébergés par  "microbloggingfrancophone.org" (c’est ça qui est bien avec le fediverse…) ce risque est limité.

Tout se passe comme si chacun sa maison dans une rue,  d'un village de son choix, mais il y a des forums, des carrefours et des fêtes de village, des rencontres entre villages et cités etc. Et l’usage sur le fediverse c’est, en vieux forban, d’aller écouter ce qui se passe sur la place du village d'à côté aussi, pour éviter les bulles informationnelles et parce l'outil nous permet d'aller y jeter un oeil)


 

Un coût minime pour une preuve de concept

Ca me semble possible, peu coûteux, facile à mettre en place parce que tous les médias ont déjà des équipes et outils dédiés à leur  microblogging… Et que les formats éditoriaux sur mastodon sont sensiblement identiques à ceux déjà actuellement produits sur instagram et Twitter ou Tik Tok.... Peu de temps de travail supplémentaire. 

Avec un bénéfice non négligeable : il peut exister sur microbloggingfrancophones.org une gestion centralisée des audiences, indépendante, puisque les contenus restent hébergés dans le giron des médias français ou francophones sans devoir se fier aux chiffres fournis par un géant du microblog aux visées commerciales. 

J'identifie par contre assez mal les coûts de stockage des vidéos, des images diffusées, leur impact en matière de serveurs etc, ainsi que le poids financier de la gestion des demandes d’adhésion (et des départs si les journalistes quittent une maison pour revenir à la vie civile, si un graphiste UX de média change d'univers etc) .

Mais j'imagine que c'est absorbable au même titre que l'hébergement actuel sur chacun des sites médias des contenus produits pour les réseaux sociaux.  Tandis que la mise en commun de la plateforme réduirait quant à elle le coût individuel de stockage en permettant des négociations d'un plus grand volume de données avec l'hébergeur, ou avec le service cloud qui hébergera le CDN lié. 

De la même manière j’identifie partiellement, pour chacun des services numériques des médias francophones, qui pourraient être les décideurs de cette action, essentiellement “philosophique” dans un premier temps.

Faut-il que nous arrivions à convaincre les responsables numériques? Les responsables stratégiques? Faut-il que nous allions provoquer une impulsion nouvelle du législateur? Rechercher une volonté commune à démontrer la compréhension des enjeux de la maîtrise des données médias via des assos représentatives comme le GESTE

C’est pourquoi vos retours et commentaires sur la plateforme de votre choix (je suis assez agnostique et présent partout ;-) ) m’intéressent sur le sujet.

Est-ce réalisable et si oui comment?

Faites tourner, j’updaterai ma connaissance de la question, les avis, et j’en parlerai dans la foulée.

Et si vous voyez une manière de porter le projet à plusieurs, je veux bien en être le PO investi pendant la nuit.

Allez Salut à toi LesInternets, j'espère qu'aujourd'hui aussi tu as appris quelque chose en passant par ici.

Denis Verloes

Le podcast

( vidéo et audio à venir)

Denis Verloes
Chef de projet web et mobile en agence et chez l’annonceur, depuis 2001. Développement de concepts... En savoir plus sur cet auteur

Lundi 19 Décembre 2022


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